Depuis la nuit des temps, le chien est utilisé pour :
- La chasse, se nourrir.
- La défense, se protéger.
Et il a évolué, son rôle c’est spécifié :
Le loisir,
La recherche,
L’assistance,
La zoothérapie,
La compagnie,
jouer.
aider et sauver des vies.
aider à l’autonomie.
apporter du réconfort.
le simple plaisir de caresser un chien
et le bonheur de l’affection.
La plupart des chiens aujourd’hui sont de compagnie. De toutes les disciplines, la compagnie, le plaisir d’avoir un chien, simplement et sûrement, est celle qui l’a emporté sur toutes les autres.
Pourtant, on nous vante le mérite de ceux qui pratiquent l’utilisation, qui soi-disant permet d’améliorer la sélection, le potentiel des races, la race elle-même, en laissant de côté, le travail formidable, qu’opère chaque jour, au sein de notre société, le chien de compagnie auprès de sa famille, de sa maîtresse esseulée, des sans-abris qui n’ont plus que leur chien pour recevoir et se gratifier d’un regard compatissant.
Sans dire ou écrire que l’utilisation n’est pas nécessaire, le chien de compagnie voire plus précisément, le chien de famille apporte tant qu’il me parait injuste de ne pas en parler davantage. La compagnie, « le chien de compagnie » ou « le bon chien de famille » est devenu plus qu’une utilisation. Elle est devenue une nécessité dans nos vies individualistes. Le chien est un pansement sur la plaie de notre solitude, mais avec un peu de structure, pourrait bien devenir une sorte de remède à notre société malade.
En valorisant le chien de compagnie, je le répète encore et encore, la simple compagnie, celle qui ne donne ni prix, ni reconnaissance de nos institutions cynotechniques, voire un peu de mépris, peut-être percevrions-nous mieux le rôle formidable qu’elle apporte au quotidien pour beaucoup de personnes.
Quand la cynotechnie évaluera à sa juste mesure, le « chien de famille », nous lutterons non seulement contre l’abandon, mais nous donnerons la possibilité au chien d’apporter davantage à la société, qu’une simple compagnie. Le rôle qu’apporte le chien dans nos vies est assurément sous-évalué, pour ne pas dire méprisé par une élite, qui ne reconnait que son propre mérite et qui n’admet que l’utilisation qu’elle pratique ! Le bon chien de compagnie, le chien de famille apporterait beaucoup plus à la société, que n’en apportera jamais l’infime proportion des utilisateurs de l’obéissance. Certains ont réduit le chien a un rôle de pantin obéissant et ritualisé, robotisé et mécanisé par le pouvoir du conditionnement.
D’aucuns ont fabriqué le concept du chien qui obéit à son maître qui le commande et lui demande d’exécuter des tours, qu’aucune nature n’aurait jamais osé sélectionner, sinon la nature humaine !
Quand la nature a élevé le respect comme un fondamental, l’humain lui a choisi l’obéissance comme modèle. Obéir s’est transformé en devoir. L’obéissance est devenue pour l’humain un réflexe, façonné par le conditionnement. C’est donc naturel, à force de nous le faire croire, d’imposer un modèle d’obéissance à notre chien.
Forcément pour des gens, des élitistes, qui admettent comme modèle, comme fondamental, l’obéissance et sa construction, son acquisition, parler d’affection, d’instinct de l’affection, du renforcement de ce que le chien à en lui, est pour eux, pour leur performance, pour leur exploit, une hérésie, presque une insulte !
Car il est plus facile de renforcer que de conditionner.
Conditionner exige des compétences, des connaissances, des techniques, que beaucoup, moi par exemple, ne possèdent pas et n’ont pas le désir de posséder.
La plupart des personnes « ne veulent pas d’un chien de cirque », ils veulent de l’affection, le simple plaisir d’avoir un chien affectueux. Si ça n’était pas possible, je le dirais franchement. Mais, depuis plus de 70 ans, notre époque n’a pas inventé, un homme l’a conceptualisé, John Bowlby et un autre l’a scientifiquement prouvé. L’instinct de l’affection est en chacun de nous, j’entends les mammifères ! Harry Harlow a prouvé sur des singes rhésus, que le lien était plus fort que la nourriture. Un an avant de connaître Harlow et ses expériences, j’avais démontré avec Maya, que le lien pour un chien, un jeune chiot était plus fort que la nourriture, avec une vidéo où je pars et la chienne quitte sa gamelle et me suit. A ce moment, je ne connaissais, ni Bowlby, ni Harlow, ni aucun de tous les auteurs de la question que j’ai pu lire. Mais par la simple observation, je l’avais constaté.
Alors que l’affection est un instinct chez tous les mammifères, y compris bien entendu l’homme et que cet instinct de l’affection a été prouvé chez les animaux avant d’être étendu à l’homme, aujourd’hui en parler et admettre qu’il existe entre un homme et son chien, est anthropomorphique ! C’est incroyable ! L’affection est un instinct qu’il est plus facile à renforcer chez le chien que l’obéissance, qui elle, n’est qu’un conditionnement que l’homme impose, mais que la nature n’a jamais sélectionnée !
Trois ans se sont écoulés
Après moult essais sur nos chiens d’élevage, expériences qui consistaient à renforcer le lien interspécifique entre l’homme et l’animal, par le truchement de contacts, câlins et autres caresses, nous le constatons.
Notre élevage s’est spécialisé dans le « chien de famille ». Nos concepts de reproduction reposent sur le chien de famille. Si un chien de travail est sélectionnable, un bon de chien de famille l’est tout autant. Notre sélection et nos techniques de prise en charge de la portée, de nos géniteurs sont orientées « chien de famille ».
L’affection n’est pas une illusion, mais une vérité, qui donne à cette relation contre nature, deux espèces différentes, un humain et son chien, toute sa profondeur. Et quand l’éleveur donne de l’affection à sa portée, que le maître continue d’en donner lui aussi, en n’oubliant pas de mettre une structure de respect, le chien en donnera en retour.
Peut-être est-il temps de valoriser le « chien de famille » et de reconnaître en lui, une véritable fonction, un rôle fondamental à notre société, un besoin essentiel au sein de la famille, une source d’affection et de bonheur additionnel, qui apaisent nos maux, une nécessité pour la structure de nos vies, presque une obligation pour être heureux. Le chien de famille a ce pouvoir, attendu qu’il y soit correctement préparé, structuré et affectionné !