Il est bien de rappeler qu’il est guère judicieux de sur-socialisé un chiot ou jeune chien, encore faut-il l’expliquer. Je vois bien que ce postulat de la socialisation est un principe immuable, une sorte de notion sacrée. Les maîtres ont tellement peur de rater la socialisation de leur « toutou », qu’ils sont près à sacrifier d’autres principes, autrement plus gênants, comme le respect, y compris et surtout en présence d’autres chiens. Ils ont lu sur internet qu’il était important de socialiser leur chiot : « Pour ce faire dès que vous apercevez un chien dans la rue, dirigez-vous vers lui et laissez-les se renifler. Au début vous serrez un peu gêné de voir qu’ils apprécient particulièrement l’exploration anale de leurs semblables ! C’est leur façon à eux de connaître l’identité statutaire de celui qu’il rencontre ». Je l’ai lu comme ça ou presque dans un article. « Gêné, un peu gêné !! ». Oh là là, mon Dieu, mon chien renifle le trou du cul d‘un autre….
Petit aparté analo-technique ! (Facultatif)
Ils se reniflent le cul parce qu’il y a des odeurs qui s’en échappent sous forme de phéromones, petites particules odorantes, par le biais des glandes anales qui renseignent donc celui qui renifle sur le statut du chien rencontré et réciproquement. A ça, s’ajoute la glande supra-caudale, quand il y a encore une queue, qui elle-aussi sécrète des phéromones. Traduction et pour faire simple : Son trou du cul est sa carte d’identité, il nous renseigne ou disons plutôt le congénère qui y colle son nez sur le tempérament de l’autre. Vous, pour connaître la personne devant vous, vous pouvez lui demander sa carte d’identité, eux se reniflent le cul ! Pratique, pas besoin de poche ou portefeuille. La nature est bien faite !! J’ai appris ça il y a 25 ans. J’ignore si c’est d’actualité aujourd’hui, je pense que la complexification du discours pour endormir les maîtres ou rassurer notre société salubre a dû là-aussi évoluer. Ce que je veux dire. Le maître peut être interrogateur et connaître les raisons qui poussent son chien à adopter ce comportement pour comprendre, mais pas pour qu’il puisse se justifier auprès du maître qu’il rencontre, parce qu’il est gêné que le sien depuis quelques secondes mène un véritable « interrogatoire » anal sur celui de l’autre !! C’est comme ça, la nature n’est pas propre… Vous verrez qu’un jour, ils inventeront une pilule pour inhiber ce comportement qui n’est politiquement pas correct en ville ! Ne sous-estimez ni la pharmacologie, ni les américains et encore moins les dollars, ils sont capables de tout, tant qu’ils rencontreront des idiots pour y croire ! Là je ne vise personne, mais c’est marrant comme mon cerveau visualise quelqu’une en particulier !)
Le rituel du trou de balle, passionnant…
Maintenant que l’on a compris le pourquoi de cette « exploration anale », demandons-nous s’il est judicieux qu’elle devienne systématique, une sorte de rituel identitaire indispensable. Bien sûr que non ! Je dirais même : « Surtout pas ». Pourquoi ?
. Déjà parce qu’il est plus judicieux de donner du temps à son chien et le temps peut être rare, que de le lui laisser gaspiller en reniflant toutes les rondelles anales qu’il rencontrera dans la rue, fussent-elles «nasalement » appétissantes ! Le temps est l’élément clés d’une bonne relation. Quand on en manque, il faut l’optimiser, éviter de le gaspiller !
. Ensuite parce qu’il s’agirait d’admettre que l’odeur parfumée d’un trou du cul de chien est plus passionnante que le maître lui-même. Ce qui à la longue peut faire chier. Ca semble un peu scatologique ou vulgaire, mais force est de constater qu’il y a corrélation entre « ça fait chier » et « trou de balle » !
. Enfin, parce qu’à chaque fois qu’il part à la conquête d’un fion, il n’est plus avec le maître. Il sort de votre relation, de votre cercle de complicité qui normalement doit ou devrait vous unir, qui devrait comme je l’ai déjà dit, être votre seule exigence.
Principe immuable :
Un chien fonctionne par association d’idée et ne pense qu’à une seule chose à la fois, à celle-là même qu’il exécute sur le moment. Quand il se perd en conjecture sur le bien odorant rectum (pour lui c’est de la rose) d’un congénère, il ne pense plus au maître. Il sort donc de votre relation. Plus il brisera ce lien, plus il se détachera de vous dans des circonstances particulières comme la promenade. Souvent les maîtres me disent, mon chien est très bien à la maison, il me suit partout, il est obéissant, presque prévenant. Mais quand je le sors, ce n’est plus le même. Normal, à la maison, pas de distraction et le chien s’est fait, s’est conditionné à « l’ennui », à attendre, à guetter le moment où le maître s’approche de la porte pour l’emmener faire un tour. Ils n’ont que ça à faire ! Dans ces moment-là, le maître pense que son chien l’aime, le suit « comme un petit chien », « il ne me quitte pas ». Mais à l’extérieur, Docteur Jekyll devient Mister Hide ! Dehors, le maître a conditionné son chiot à la découverte, à s’intéresser à tout, à tirer même pour obtenir ce qu’il convoitait. Le maître au début laissait faire, c’est normal il est « bébé ». Et un jour, il commence à se rendre compte qu’il tire de plus en plus. Le maître percute que son chien est un peu irrespectueux.
– Non « maître » il l’a toujours été depuis qu’il est petit et c’est même toi qui lui a appris !
– « Comment ça, tu m’emmerdes, toi ! J’ai fait ce que j’ai lu partout, ce que l’on m’a dit de faire, alors qui es-tu toi, pour me dire que je m’y suis mal pris ».
– C’est vrai que c’est écrit partout et même exagérément enseigner. Là-dessus je suis d’accord. Mais vu le résultat, ne crois-tu pas que : soit, tu t’y es mal pris, soit, on te l’a mal appris ? Il réfléchit.
Ce qui le chagrine, ce n’est pas qu’il s’y soit mal pris, dans sa tête, il n’a fait que ce qu’on lui a enseigné. Non ce qui le chagrine, c’est le résultat. Pas de résultat, mauvaise interprétation ou mauvais conseil, tout s’écroule !
La société, modèle d’incompétence!
L’ennui, c’est que son chien depuis des mois est conditionné à mal faire. La société “bienveillante” et “compétente” y veille par le biais d’une poignée d’imbéciles qui n’ont rien d’autres à faire que d’emmerder ceux qui auraient pu bien faire! Au début nous ne voyons pas le mal, parce que le « toutou » est encore un « bébé chiot » (Déjà bébé, c’est dur à supporter, mais remettre chiot derrière m’exaspère !). Depuis qu’il est jeune, son apprentissage est orienté, au nom de la socialisation, sur le « je prends », avec la complicité du maître et la connerie de la société qui l’entoure. C’est à se demander si parfois les gens ne devraient pas partir une année au fin fond des bois pour ne pas rater l’éducation de leur chiot, vu qu’au moins 50% de la mauvaise éducation de leur futur chien sera directement imputable à « autrui », à ceux que vous croiserez, à l’environnement donc ! Le seul intérêt serait forcément le maître pour le chiot et le chiot pour le maître et les deux créeraient des liens presque indestructibles. Le maître s’emmerderait tellement que son chien deviendrait sa seule possibilité à la communication, l’échange et réciproquement, son seul intérêt. Mais passons. Je disais que depuis tout petit on lui enseigne maladroitement le « je prend ». Il grandit avec l’idée qu’il peut saisir chaque opportunité qui se présente à lui, compte tenu que le maître le lui a toujours laissé prendre (« Je prends »). Il s’est donc, non, nous lui avons appris à prendre ce qu’il convoite et sa force s’étant développée, cette inclinaison devient un problème. « Il est gentil, mais qu’est-ce qu’il tire ».
C’EST CE QUE J’APPELLE LA DÉSOBÉISSANCE ACQUISE.
C’est une sorte de conditionnement à l’envers, qui donne au chiot l’impression que tout se prend, alors que nous devrions lui apprendre le « tu peux », après la consultation au maître, après ce fameux regard, qui fait les bons chiens.
Cause et Conséquence : (facultatif)
La désobéissance acquise est un vrai fléau et peut être cause d’abandon. Le maître n’arrivant plus à trouver chez son chien l’intérêt qu’il espérait au départ, les balades avec lui, le plaisir de la complicité, le jeu et j’en passe, qu’il se détache de son chien. Pire, il ne le voit plus comme un élément à part entière de la famille, mais comme un emmerdement supplémentaire, ce qu’il est devenu au final. Il s’occupe moins de son chien, le rejette inconsciemment sans qu’il ne comprenne pourquoi ? C’est un cercle vicieux. Le temps et les « idiots » surtout qui lui ont donné des conseils comme « il faut que les chiens se reniflent le cul, c’est important » et qui lui en donnent encore, comme, après des mois qu’ils se soient pris pour des professionnels de l’éducation canine et qu’ils aient atteint les limites de leurs connaissances ( !) lui disent « tu devrais aller voir un éducateur canin», ont usé, voire tué le relationnel qui ne permet plus à l’équipe de se connecter l’un à l’autre. Il s’est tellement intéressé à ce qui l’environne qu’il en a oublié l’essentiel, son maître. Quant aux idiots, n’auraient-ils pas eu l’intelligence de commencer par le dernier conseil ? Non, c’est trop dur d’avoir des choses à apprendre et de les garder pour soi ! En attendant, c’est l’échec, et pour le maître et pour le chien, qui peut le payer cher. Et les idiots de dire pour conclure comme une épitaphe sur la pierre tombale de cette relation manquée « J’t’avais bien dit qu’c’était plus dur que tu pensais ».
Mais fermes ta g…….. !
Digression qui peut fâcher ! (Facultatif mais vrai !)
La désobéissance acquise n’est pas imputable aux nouvelles méthodes d’éducation. Elle a toujours existé et même si un jour, je l’espère pour nos chiens, la méthode positive venait à évoluer (Plus nuancée) ou soit enseignée avec plus d’ouverture et moins de certitude, la désobéissance acquise continuerait ses dégâts. Je pense que la méthode positive et le décalage qu’il existe entre son application et le monde dans lequel on vit la favorise. Ce procédé s’interdit d’interdire, enfin je raccourcis volontairement, mais c’est un peu l’idée. Du coup le maître paralysé n’ose plus interdire à son chien et accepte cette notion de « je prends », comme expliquer plus haut. Si aujourd’hui vous interdisez à votre chien l’honneur, qui lui était fait de pouvoir renifler le trou de balle de celui qu’il vient de croiser, vous êtes un méchant qui n’aime pas les bêtes ! C’est très pernicieux, car si j’admets l’utilisation de la méthode positive en compétition, enfin pour certaines disciplines et encore, disons pour l’entraînement de certains exercices, je persiste et signe d’écrire que peu de maîtres lambda sont capables ou n’ont pas le temps de l’appliquer dans l’art de son principe. Ce qui cause des dégâts. Les méthodes positives ne sont pas les seules responsables de l’échec et ceux qui l’enseignent ne sont pas non plus les seuls en cause. Il y a certainement des gens qui l’enseignent très bien, comme des maîtres qui l’appliquent parfaitement. Mais donner l’impression que l’on peut éduquer son chien sans sanctionner m’amène à penser que les prescripteurs vivent dans un autre monde que celui que je connais. Il y a la théorie d’une méthode, qui idéalise toujours son application, quelque soit la méthode et la réalité du terrain qui nécessite le plus souvent l’usage du couteau suisse pour faire face à une situation incongrue. Jamais aucun principe ne pourra être gravé dans un livre, attendu que s’il fallait expliquer toutes les situations susceptibles d’être rencontrées, nous n’aurions certainement pas assez de notre vie pour l’écrire. Ce que je veux dire c’est que la réalité du terrain peuvent amener le maître à devoir faire fasse à des situations qu’il n’est pas toujours facile de réduire en un principe, fut-il en boucle à la télévision ! Pour clore ce paragraphe je dirais qu’il est facile d’invectiver, d’insulter le « méchant maître » en occultant que lui justement vit au sein d’une bien méchante société. Il y a un véritable décalage entre la douceur de la méthode et la dureté du monde dans lequel nous vivons et qui n’ira pas en s’arrangeant ! C’est un peu comme-ci vous autorisiez vos enfants à jouer aux pokémons, à s’installer dans le confort du virtuel, de l’impalpable pendant que l’autre bout du monde, d’autres enfants, moins favorisés, fabriquent les jouets, qui permettent aux vôtres de nier la réalité ! D’un côté « j’idéalise » de l’autre « Je suis exploité ». Le réveil sera douloureux. D’un côté ceux qui n’ont pas accès à l’école, les « analphabètes contraints » et de l’autre les lobotomisés. Ça me rappelle l’article de vendredi dernier d’Hervé Pupier « La lobotimisation de nos chiens » titre auquel j’ajouterais « a déjà commencé par celle de nos enfants et de leur parents bien avant et, par voie de conséquence, par celle des maîtres d’aujourd’hui » !
Différence entre « Je prends » et « tu peux ». (Facultatif, si c’est déjà compris)
Il est important de comprendre cette notion qui semble simple mais qui forge ou détruit la relation. Tout est là. On peut lire de grandes et belles études, se spécialiser en comportement et apprendre de jolis mots pour en mettre plein la vue, mais la réussite du relationnel commence là ! Quand on entre dans un processus du « Je prends », on admet en tant que maître que son chien prenne des initiatives. Si dans certaines disciplines canines, c’est judicieux qu’il sache le faire et encore, l’exercice est sous contrôle, en éducation canine et dans la vie de tous les jours, en ville notamment, c’est un véritable suicide relationnel. Le « Je prends » doit être proscrit ou tout du moins à certains moments de la journée, comme la promenade. (J’admets bien naturellement des moments libres, sorte de quartiers libres, qui servent d’exutoire et permettent au chien de non seulement se décharger de la tension, mais surtout d’être lui-même)
Prenons un exemple clair, la rencontre d’un congénère. Votre chiot ou jeune chien l’aperçoit. Si vous avez été lobotomisé ou traumatisé à l’enseignement de la socialisation et que vous craignez le regard « bienveillant » de la société, vous courez derrière votre chien pour qu’il puisse rencontrer l’autre. Votre attitude, le fait de suivre votre chiot qui tire pour y aller, lui donne l’impression qu’il suffit de se lancer pour obtenir ce qu’il convoite. Une fois la rencontre achevée, vous repartez plus loin, tirant sur la laisse de votre chiot qui tire pour y retourner. Dans l’exemple, votre chien est dans le « Je prends ». Il apprend donc à saisir chaque opportunité sans demander l’accord de celui qui le promène. Il ne vous respecte pas ou tout du moins n’apprend pas à vous respecter en tant que maître. Et pour cause, il tire et vous courez derrière. Certainement pour ne pas qu’il s’étrangle ! Au point où nous en sommes peut être devriez-vous mettre un harnais!
Prenons l’exemple d’un maître qui aimerait que son chien s’intéresse à lui. Son chien aperçoit un congénère, il se lance pour y aller. Le maître tire sur la laisse ou résiste juste, dis « NON » à son chiot et l’emmène ailleurs. Nous sommes dans le « Tu peux », en l’occurrence dans l’exemple « Tu ne peux pas ». Le maître garde le contrôle de l’action. Le chien s’est lancé mais n’a pas obtenu ce qu’il convoitait ! Frustration totale!
Voyons un autre exemple. Les maîtres décident qu’il serait formateur que les deux fripons se rencontrent. Pourquoi pas ? Les maîtres s’approchent l’un de l’autre, les chiots s’excitent et chaque maître reprend son chiot. Ils s’arrangent pour que chaque chiot n’ait pas accès à ce qu’il convoite tant qu’il sera excité et irrespectueux. Avant de leur autoriser, ils les placent au « Assis » et leur demandent de bien les regarder droit dans les yeux (des deux maîtres). Le but étant de garder le contrôle. Tant que les chiots ne regardent pas, ils n’y auront pas accès. Et s’ils sont vraiment insupportables, on repart sans qu’ils ne se soient rencontrés (« Tu ne peux pas ») L’un ou l’autre ou les deux ne l’ont pas mérité. S’ils sont sages, après quelques secondes de frustration limitée celle-là, « Va jouer », ordre qui autorise la rencontre (Tu peux). Pourquoi ? Parce qu’à ce moment-là votre chiot qui a réalisé l’exercice que vous lui demandiez est en droit d’obtenir une récompense, en l’occurrence dans l’exemple, rencontrer son homologue canin. C’est une récompense en réponse à un exercice exécuté. « Tu as fais », « tu peux » ! Mais vous pouvez tout aussi bien lui refusez, en partant avec dynamisme et en cherchant à lui faire oublier l’autre (Dans le jeu par exemple). Sa récompense peut être le maître qui joue avec lui. (Frustration réorientée sur une autre récompense que celle initialement prévue) D’ailleurs si vous arrivez de plus en plus facilement à le détacher de son congénère, c’est que votre relation commence à devenir forte. Au départ, ce qui pourra lui sembler être de la frustration (Ne pas rencontrer son congénère) deviendra le déclencheur du « Je joue avec mon maître ». Là dessus, on peut pousser bien plus loin, mais bon passons.
Base de l’éducation canine: “Un chien fonctionne par association d’idée”.
Si quand il convoite, il l’obtient sans qu’il soit contraint d’exécuter quelque chose, il est dans le « je prends ».
Si quand il convoite et qu’il passe par un exercice ordonné par le maître, sorte de sésame qui lui donnera accès à sa convoitise, il apprend le contrôle, à se réfréner, le respect et surtout l’essentiel, il apprend à attendre qu’on lui en donne l’autorisation. Il est dans le « Tu peux ». Le « Tu peux » forge le regard.
Et encore plus fort, si quand il convoite quelque chose et que le maître sait par des attitudes, du jeu, des intonations à lui faire oublier cette convoitise en l’orientant sur lui, il est dans le « Je joue avec mon maître » et le reste ne m’intéresse plus.
Conclusion :
Je dirais que beaucoup de chiens ont une obéissance relative en de nombreuses circonstances. Beaucoup de chiens sont dans le « Je prends » qui est le signe clinique de la désobéissance acquise. Ce « Je prends » a été conditionné par erreur, par ignorance, par incompétence, par le martellement d’un discours inadapté, par le gagatisme, à cause du regard inquisiteur de la société. Les maîtres sont moulés dans le politiquement correct et l’image télégénique qu’ils doivent afficher en toute circonstance. Comme la société lui interdit simplement d’éduquer, le montre du doigt s’il pose un collier chaînette, appelle la SPA quand il sanctionne son chien qui vient de le grogner, il n’ose plus imposer quoi que se soit à son animal, qui devient le « jouet » et le plaisir de cette société malade et malsaine. On a presque l’impression que le chiot n’appartient plus à son maître. Il laisse au chien l’initiative de la promenade, de convoiter ce qu’il veut, quand il veut. Le maître a peur d’être jugé si d’aventure il décidait d’interdire à son chiot. Mais ce qu’il ignore, c’est qu’il le sera plus encore, quand adulte, son chien n’aura plus la petite bouille sympathique qui faisait fondre la société. Cette dernière lui reprochera d’avoir failli en tant que maître et de ne pas avoir su intégré son chien au sein d’elle-même, alors que c’est justement elle qui ne lui en aura jamais donné la possibilité ! Cette société de consommation et la possibilité au crédit nous ont conditionnés à l’achat impulsif, à l’achat presque systématique, ne nous donnant plus accès à la frustration qui forge le caractère et apprend la résistance à la tentation, à se retenir. Nos enfants sont gâtés sans vraiment mérités de l’être. Ils sont dans le « Je prends »et « j’en veux encore », mais ont-ils en échange intégré des valeurs de respect à l’égard de ceux qui les gâtent ! Que se soit pour nos enfants, pour nos chiens aujourd’hui nous nous conformons à la consommation de conneries inutiles et pire, nous les conditionnons au « caprice », à être capricieux, pour que les uns ou les autres obtiennent ce qu’ils veulent sans même l’avoir mérité. Et non seulement ils ne l’ont pas mérité, mais ils sont souvent irrespectueux et l’obtiennent quand même. Si vous voulez savoir si votre chien est dans le « Je prends » promenez-vous avec lui, en laisse et compter les fois où convoitant quelque chose, il tourne la tête pour vous demander l’autorisation. Vous serez étonné du résultat. En théorie, mais nous n’y vivons pas, tant que le chien n’a pas « quartier libre », il devrait avoir le réflexe de vous consulter à chaque fois. Croyez-moi, nous en sommes loin !!! Je viens de vous expliquer le concept de désobéissance acquise, que l’on pourrait aussi intitulé, irrespect acquis, en prenant l’exemple du chien qui tire en balade. Mais dites-vous bien, qu’il ne s’agit que d’un exemple. En de nombreuses circonstances, le chien est dans le “Je prends”. Après, il n’est pas sûr que pour le maître ce problème en soit un. Certains sont tellement convaincus qu’un chien doit faire ce qu’il veut, quand il veut pour être heureux, qu’ils ne voient qu’une propension à la découverte, là où je vois de l’irrespect ! C’est et ça restera toujours une façon de voir les choses…. Cette fameuse interprétation !
Etienne Girardet

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