Si l’humanité la supporte, en ce qui concerne la nature, il faut savoir que celle-ci n’aime pas l’exubérance. Elle la réprime durement, voire impitoyablement. La meute a ses codes, ses traditions, ses obligations, ses propres exigences et force est de constater que l’exubérance n’en fait pas partie. Jamais vous ne verrez un sujet « vibrant », qui saute partout, une sorte de juvénile chronique, qui aurait oublié de grandir. Vivre ou survivre dans la nature impose de la maturité, de la sérénité, du respect, de la sagesse, que nous pourrions regrouper sous l’appellation « Attitudes de précaution ». Ne pas attirer l’attention, se faire oublier, rester discret est la meilleure solution pour rester en vie ! Les animaux, qu’ils soient proies ou prédateurs, ont appris à maîtriser tous comportements qui pourraient conduire à des rencontres qu’ils préfèrent éviter. Bien sûr, la nature joue, apprend, tout dans le jeu d’ailleurs. Mais jamais elle ne baisse la garde. Elle reste sur le qui-vive. Quand on observe, une mère avec ses chiots, on décèle rapidement les attitudes qu’elle n’accepte pas. Un chiot qui s’excite trop et qui va trop loin, est systématiquement recadré. (Sans nuance, sans explication, sans ménagement). Il part plus loin, en couinant, vexé, un peu surpris, mais en notant le message que l’excitation a un seuil qu’il est préférable de ne pas dépasser. Les chiens adultes continuent l’enseignement et parfois répriment durement les excités. Dans la meute, celui qui continue ou qui ne comprend pas les messages, fini mal, très mal. La meute est impitoyable. J’ai pu le constater à quelques reprises. Le chien, même adulte, qui tourne sans cesse, qui sollicite tous les sujets, importune ses congénères, ne se pose que rarement, aura peu de chance de se reproduire ou du moins n’en aura jamais le temps. La sélection naturelle élimine le problème. L’humanité, disons plutôt, celle vivant sous nos latitudes, à l’air d’accepter l’exubérance, l’excitation, le bruit, le tapage pour elle comme pour les chiens qu’elle reproduit ou qu’elle éduque. Elle en permet sa reproduction en acceptant de féconder des mères excitées, juvéniles, qui transmettront à leur progénitures le vice de l’exubérance ! Si, ceux qui hurlent dans la rue, font du tapage, parlent fort, ceux qui apostrophent les passants calmes, traversaient une zone de non droit où la criminalité est importante, ils raseraient les murs et feraient preuve de précaution pour ne pas attirer l’attention.
“Se faire remarquer, c’est peut- être se faire trucider !”
Comme nous vivons dans la sécurité, même si les médias, à force de mauvaises nouvelles nous feraient presque croire le contraire, nous tolérons les comportements excessifs. (J’entends pour nos chiens et enfants). Si nous vivions dans une région du monde en guerre, nous adopterions naturellement des attitudes de survie et leur apprentissage deviendrait une priorité.
« Moins se faire remarquer, pour gagner en sécurité ».
L’excitation a aussi une autre origine, nos vies. Nous sommes de plus en plus pressés, stressés. Nous courons sans cesse, sans relâche à la recherche d’une vie meilleure, que nous avons réduit à « la conquête d’un merdier » que nous convoitons. Nous en voulons toujours plus. Alors nous travaillons toujours plus. C’est un cercle vicieux, une sorte de roue qui ne s’arrête jamais, un engrenage diabolique qui nous consume et qui nous ronge. Nos vies sont ponctuées de « dépêche-toi, nous sommes pressés, mais cours, on est en retard, vite, vite, vite et j’en passe. Le chiot vit dans cette atmosphère d’excités, de gueulards, de fêlés (On est un peu fêlé, plus vite nous l’admettrons, plus vite nous améliorerons nos vies, nos relations !!!) Le chiot est une éponge qui absorbe nos attitudes, nos « énergies », comme on le lit de plus en plus, bonnes ou mauvaises. Comme l’enfant, le chiot se construit par imitation. Si vous êtes « speed », votre chien le deviendra. Si vous n’êtes pas calme, serein, vous ne donnerez jamais à votre chien ces qualités.
“On ne peut transmettre ce que l’on ne possède pas !”
Bonne journée.